Autochtonies
L’année 2024 marque le 120e anniversaire du musée de Millau et des Grands Causses - Mumig, dont les collections rassemblent environ 15 000 objets. Ils offrent une lecture à la fois géologique, historique, ethnographique, économique et artistique de l’histoire de Millau et sa région.
Mêlant collections publiques et privées, archives et créations contemporaines grâce à la contribution d’artistes associés, Autochtonies. Objets, pratiques et imaginaires des Grands Causses propose de pénétrer cette constellation des Grands Causses en suivant différents parcours reliant œuvres et objets en proposant des fils conducteurs tels la mobilisation des ressources humaines et leur transformation, le lien à l’animal, la notion de parure, de trace ou encore le rapport à la mort, révélant ainsi certaines façons d’habiter le territoire au fil du temps. Tandis que la photographie de Michael Avery et les peintures d’Antoine Dubruelviennent dialoguer avec le temps lointain de la formation des Grands Causses, les céramiques de Sophie Peynet-Chauveau et Allan Desquinsentrent en résonance avec celles de la Préhistoire et de l’Antiquité. Le costume d’Emma Calvé vient, quant à lui, questionner celui de la diva contemporaine Beyoncé conçu par la Maison On aura tout vu et les gants réalisés par la Maison Fabre.
Nous avons également pris le parti d’éclairer les zones d’ombre. L’absence d’objets ne signifie pas, en effet, celle de récits. Mais comment évoquer des réalités, des évènements à partir de traces inexistantes ? La fresque des impensés réalisée par Marion Delattre et Christian Meneses-Saezlève le voile sur des périodes et des questions invisibilisées et dont nous pensons qu’elles pourraient faire, à termes, l’objet de nouvelles recherches.
Enfin, il s’est agi de proposer une série d’objets liés aux pratiques de pleine nature (notamment la spéléologie, discipline « mère », mais aussi l’escalade ou afin d’imaginer ces artefacts en tant que marqueurs culturels du temps présent. Mais l’on peut aussi aller plus loin dans la réflexion en se demandant si ces objets ne pourraient pas devenir des œuvres d’art comme le suggère Rémi Uchédaou un patrimoine culturel venant intégrer les collections du Mumig ?
Une programmation culturelle riche et polymorphe viendra nourrir ces pistes de réflexion jusqu’à la fin de l’année : visites guidées et ateliers créatifs adressés aux enfants, aux familles et aux adultes, performances artistiques, projection, conférence, table-ronde et sorties terrain permettront de questionner ensemble les autochtonies passées, présentes ou à venir sur le territoire des Grands Causses !